Entretien
Culture

Rubin Steiner : "Durant Le Goût des Autres, la littérature s'échappe des livres comme nulle part ailleurs"

Festival littéraire Le Goût des Autres 2018

Le DJ et musicien Rubin Steiner sera présent sur trois temps du festival Le Goût des Autres 2018 : pour La Grande Nuit avec Ivan Smagghe en DJ set vendredi 19 janvier à 00 h 30, pour le mix dessiné Tout détruire avant 76 avec Hervé Bourhis samedi 20 janvier à 19 h 30, et pour le DJ set party Rubin Steiner aux accents new-yorkais, samedi 20 janvier à 23 h. Interview.

  • lehavre.fr : De retour au Havre, heureux ? Qu'est-ce qui vous plaît dans le festival Le Goût des Autres ?

Rubin Steiner : Très heureux oui. Il y a dans ce festival quelque chose d'unique, de l'ordre de la promenade et de la détente, de rencontres et de découvertes. Et puis pas besoin d'être féru de belles lettres : la littérature se glisse partout ici, comme un petit vent souriant, sur scène et en spectacle. Elle s'échappe des livres comme nulle part ailleurs.

  • lehavre.fr : Sans lever le voile sur la création Tout détruire avant 76, quel sera le thème et l'ambiance de ce mix dessiné ?

R.S. : Avec Hervé Bourhis (aux dessins en direct), nous allons raconter notre histoire de la musique qui a fait danser New York de 1978 à 1983, au moment où les punks se mettaient à faire du disco et où le disco se faisait récupérer par le hip-hop naissant. Saviez-vous que Basquiat et Jarmush faisaient de la musique à ce moment-là, et que Madonna faisait leurs premières parties dans des lofts déglingués sous l’œil subjugué de Grandmaster Flash et des jeunes Sonic Youth ? Nous allons raconter ça, ce moment où le mélange des genres a fabriqué la musique la plus folle de ces dernières décennies. Et oui : ça va danser !

  • lehavre.fr : Quelle est la genèse de cette création ?

R.S. : Avec Hervé, nous sommes fascinés depuis l’adolescence par l'histoire des musiques qu'on aime. Hervé a écrit de nombreux livres sur le rock, la black music, les Beatles ou les 45 tours mythiques du rock, et moi j'ai écrit de nombreux articles sur, par exemple, le krautrock, la no-wave, des musiciens comme Charlemagne Palestine ou Sun Râ. Hervé et moi nous connaissons depuis le lycée. Par un heureux hasard, Rozenn Le Bris, la directrice artistique du festival, nous a proposé de faire quelque-chose ensemble sur New York : on n'a pas hésité une seule seconde !

  • lehavre.fr : Qu'est-ce qu'évoque New York pour vous ?

R.S. : Une ville dans laquelle j'aimerai bien retourner, pour passer des journées entières à me promener. Sinon bien sûr, j'aurai adoré y vivre dans les années 70 et 80, lorsque c'était encore un endroit sale. La littérature est là heureusement pour me permettre de vivre par procuration le fantasme de cette époque qui aujourd'hui encore me fait rêver.

  • lehavre.fr : De quelle manière cela se traduira-t-il dans votre DJ set avec Ivan Smagghe et le DJ set party "Rubin Steiner aux accents new yorkais" ?

R.S. : Le DJ set à la piscine, le vendredi soir, ce sera un set pas spécialement lié à New York. Ce sera un set pour faire danser les gens, et connaissant le lieu pour y avoir joué l'année dernière déjà, je sais d'avance que ça va être... humide et chaud. Les soirées dans la piscine du Havre font parler d'elles bien au-delà des frontières de la ville !
Pour mon set du samedi soir par contre, je vais m'amuser à essayer de ne jouer que des disques new-yorkais : et ça tombe bien, j'en ai déjà un paquet qui ne quittent jamais mon bac à disque. Bon, on est en 2018 et aujourd'hui mon bac à disques est une clé USB, mais ça ne change rien à la danse, vous pouvez me faire confiance.