Entretien
Culture

Pascal Greggory et EZ3kiel revisitent Blade Runner

Création Festival littéraire Le Goût des Autres 2017

Attendu comme un OVNI dans cette 6e édition du Festival littéraire Le Goût des Autres, le concert littéraire Blade Runner, programmé vendredi 20 janvier 2017, réunit dans une création artistique inédite, l’acteur Pascal Greggory et le groupe EZ3kiel. Interviewes croisées des « répliquants » d’un soir.

  • lehavre.fr : Quel fut votre premier contact avec le Festival Le Goût des Autres ?

Pascal Greggory : Quand Rozenn Le Bris, la directrice artistique du Festival Le Goût des Autres, m’a contacté pour me parler de ce projet, j’en ai parlé autour de moi. Amira Casar, qui est une grande amie, m’a dit le plus grand bien du Festival qu’elle connaissait pour y avoir été invitée l’année dernière. Devant son enthousiasme et celui de Rozenn, j’ai accepté alors que la science-fiction n’est pas du tout ma tasse de thé, que je n’avais pas spécialement aimé le film Blade Runner et que je n’avais jamais entendu parler d’EZ3kiel. Ce n’était donc pas gagné d’avance !

EZ3kiel : Rozenn nous a appelés pour nous proposer de collaborer à un concert littéraire aux côtés de Pascal Greggory sur Blade Runner. On a tout de suite accroché avec elle et avec le projet. C’est la première fois qu’on nous demandait de faire quelque chose qui sortait de l’ordinaire des concerts et des tournées. En plus, travailler avec un aussi grand acteur que Pascal Greggory, c’était juste incroyable.

  • lehavre.fr : Comment s’est articulée votre collaboration ?

P.G. : J’ai commencé par écouter les albums d’EZ3kiel et je suis tout de suite devenu fou de leur musique. Puis j’ai lu le livre Philip K. Dick dont est tiré Blade Runner. Sa traduction française était franchement mauvaise. Je l’ai donc largement retravaillée pour en faire une adaptation qui collerait aux morceaux d’EZ3kiel créés pour l’occasion.

EZ. : Nous avons commencé par composer six saynètes à base de synthé dans la veine du livre, que nous avons envoyées à Pascal. Elles lui ont plu. Encore fallait-il trouver leur place dans la lecture. Et pour le reste, on a improvisé au cours de nos séances de répétitions.

  • lehavre.fr : Comment avez-vous réussi à marier musique et texte ?

P.G. : C’est le fruit d’une collaboration très étroite. Il faut lire en fonction de la musique, trouver le bon rythme. Cela nécessite beaucoup de finesse et une grande complicité, ce que l’on a réussi à tisser entre nous en très peu de temps, finalement.

EZ. : On a toujours cherché à faire évoluer la musique en fonction du texte et de la manière dont Pascal le lisait. Il fallait trouver le bon endroit où placer le thème musical, un peu à la manière d’un puzzle. Ce fut un travail à la fois très méthodique mais aussi en perpétuelle évolution pour s’adapter au rythme de la lecture.

  • lehavre.fr : Que retenez-vous de cette aventure ?

P.G. : C’est quelque chose que j’ai adoré faire. J’ai énormément apprécié de travailler avec EZ3kiel, de vrais artistes d’une grande générosité. Le résultat est très classe et m’émeut beaucoup. Je suis comme un enfant devant un nouveau jouet, tout excité à l’idée de le faire partager aux autres. J’espère que le public appréciera comme j’ai apprécié de le faire ici, au Goût des Autres, ce Festival chaleureux, pas prétentieux et très sympathique. J’aimerais que Blade Runner tourne ailleurs et en particulier à Paris, ma ville.

EZ. : Ce fut un moment inoubliable. Travailler avec Pascal, cet acteur d’une classe incroyable et d’une extrême gentillesse, s’est fait très simplement, dans un grand respect mutuel. Cette superbe proposition artistique et le Festival Le Goût des Autres dans son ensemble, ont été un vrai bol d’air pour nous. Ca fait vraiment du bien de voir autre chose, de rencontrer des personnes que l’on n’aurait jamais croisées sans cela. On est vraiment super content de cette expérience et on espère continuer à faire vivre Blade Runner, pourquoi pas dans une tournée en France.