Little Man, une page de poésie entre l’Afrique et New York
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Une œuvre d’art littéraire, un livre. Une performance créative, un dessin. Une bande-son en live, une lecture. Little Man, c’est un peu tout cela à la fois. Résumée sous le terme "concert dessiné", cette création du festival Le Goût des Autres 2018 est un petit bijou de poésie imaginé pour de jeunes spectateurs – et moins jeunes – par l’illustrateur Antoine Guilloppé et le musicien havrais Blvck Sand.
Un voyage depuis l’Afrique vers New York. Voici l’histoire de Little Man. L'histoire de Cassius, ce jeune garçon qui rêve de traverser le pont de Brooklyn et qui, devant cet édifice emblématique, se remémore tout d’abord un film, King Kong, l’histoire d’un roi qui n’était pas fait pour ce nouveau monde, pour raconter son pays d’origine : l’Afrique. Pour mieux se remémorer ce temps où il habitait "loin d’ici", ce temps où "tout allait bien et où ses amis étaient ses amis". Mais la guerre fera de ces grands espaces un "cauchemar dont on ne se réveille pas", forçant Little Man à traverser l’océan pour découvrir une nouvelle ville qui "ronronne en lui comme un gros moteur".
Une parenthèse enchantée
Avec ce concert dessiné, Antoine Guilloppé et Blvck Sand ont trouvé l’art de raconter des histoires, autrement. Peu de mots, mais les images et le dessin comme un film qui défile sous les yeux des spectateurs. Les décors, ciselés comme de la dentelle tout en transparence, sont projetés sur un écran entre ombre et lumière puis, en direct, l’illustrateur donne vie et corps aux personnages : Cassius dans les rues de New York, les traits de King Kong, une girafe et son petit au cœur de l’Afrique. Aux manettes, Blvck Sand distille ses sons au fil des scènes, traduisant, entre tristesse et espérance, l’ambiance d’une ville, l’humeur d’un personnage, le rythme d’une nature sauvage. Le résultat est une parenthèse artistique tendre et étonnante. Rien de moins qu’un joli moment de poésie.