Entretien
Culture

« Donner un sens à notre présence au monde »

Nicolas Fargues, écrivain itinérant, invité du Festival littéraire Le Goût des Autres 2019

Nicolas Fargues est écrivain itinérant. Depuis l’enfance, il parcourt le monde et a posé ses valises dans de nombreux pays. Dans son dernier ouvrage, Attache le cœur, il évoque en particulier le Cameroun. Il en a fait un spectacle pour Le Goût des Autres, dans lequel il lit des extraits de son livre en compagnie de trois complices : le musicien Manuel Wandji et les comédiens Mariame N’Diaye et Yann Gaël.

  • lehavre.fr : D'où vous vient votre goût du voyage ?

Nicolas Fargues : D’un héritage génétique. Mon père a lui-même passé la plus grande partie de son existence à vivre hors de France et continue, à 70 ans, de voyager tout au long de l’année, malgré lui. Je crois profondément à l’interprétation ontologique de notre goût commun de la bougeotte et du « décalage » perpétuels. Les gens bien comme il faut ont une expression toute faite pour le définir : la fuite en avant. Pour ma part, j’en préfère une autre : donner un sens à notre présence au monde.

  • lehavre.fr : Qu'en retirez-vous ?

N.F. : Une très agréable illusion d’avoir toujours de nouvelles choses à découvrir et, par là, de renouveler sans cesse ma curiosité et mon goût pour la vie.

  • lehavre.fr : Qu'a de singulier le Cameroun ?

N.F. : Les gens. Subtils aux multiples talents, ayant un grand sens de l’humour mais également très doués pour se gâcher la vie les uns les autres.

  • lehavre.fr : Quelles ont été vos ambitions en créant ce spectacle ?

N.F. : Parler d’un pays puissant au peuple puissant, aussi courageux que malade, qui n’intéresse pas grand-monde en Europe. Donner également une seconde chance à mon modeste recueil de nouvelles qui, comme le Cameroun dont il y est question, passe complètement inaperçu auprès du public depuis sa parution... Et enfin, goûter à la joie de m’entourer de deux comédiens et d’un ami musicien, moi qui, comme grand nombre d’écrivains, ne connaît que le travail en solitaire.

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